"Ma mère"

Jean-Paul VERNERET

29/07/2025

 

T’es venue en quarante-deux, un matin

Tes yeux portaient, une histoire inconnue

Un souffle de vie dans une France, bien perdue

La Bresse pleurait sous la botte, l’ombre pesait lourd

Mais dans tes yeux, un espoir sans détour

Comme un matin chassant, tous les chagrins

 

T’avais deux ans

On t’a jeté dans un fourré

Et tout ça pour te protéger

Les Allemands ne t’ont pas trouvé

Puis dans le noir, le soir tombé

Tonton Charles est v’nu te chercher

 

Puis t’as grandi

Dans les rues de ton enfance, oubliée

Pour toi, tes jouets c’taient des rêves brisés

Un regard d’enfant, jamais assez vu

Qui recherchait la lumière, un peu plus

Dans les yeux d’tes parents, tu n’as pas vu

Ce que tu cherchais, tu n’as pas trouvé

 

Refrain

T’as pas compté les nuits,

T’as pas crié pour rien

T’as tenu la baraque

Quand tout partait trop loin

Pas d’fuite, pas d’attaque

Juste une force enfouie

Pas d’retour en vrac,

Mais t’étais là, sans bruit.

 

Pont

T’as marché sans lumière

Sous des ciels trop sombres

T’as gardé l’amer

Sans que rien ne tombe

 

Puis t’es d’venu mère

Dans tes bras j’ai vu le monde, sans comprendre

Une femme, une mère, toujours là pour m’entendre

Moi ton enfant, ton seul feu dans tes yeux

A ravivé des soleils silencieux

T’as connu des hivers, que j’nai pas vus

Des larmes cachées, des joies jamais revues

 

Les années ont passées

Tes cheveux ont blanchi

Tu m’as tout enseigné

J’apprenais sans un cri

Tu cousais mes douleurs

Avec toute ta chaleur

 

Refrain + pont

 

Ma mère,……